
Vivre avec un cancer du pancréas n'est pas chose facile. En effet, le traitement du cancer du pancréas est un traitement lourd et parfois handicapant.
Conséquences du cancer du pancréas et de son traitement
Douleurs
Le cancer du pancréas, s'il est asymptomatique dans ses débuts, va souvent finir par se traduire par des douleurs abdominales (surtout si la tumeur touche des nerfs). Il ne faut pas hésiter à en faire part à l'équipe médicale qui pourra proposer un traitement antidouleur adapté (généralement des dérivés morphiniques).
La radiothérapie peut parfois être utile pour soulager les douleurs (en cas de métastases osseuses par exemple).
À savoir : il est parfois possible d'administrer localement des antalgiques au cours de l'opération chirurgicale du pancréas.
Alimentation
De même, les troubles digestifs sont fréquents après une opération de cancer du pancréas. Il existe des extraits pancréatiques permettant de compenser la sécrétion insuffisante de sucs pancréatiques. Si, au cours de l'intervention chirurgicale, l'estomac et le duodénum ont été retirés, le transit intestinal sera perturbé.
En effet, le passage direct des aliments entre l’estomac et l’intestin grêle n'est pas naturel et l’organisme a besoin d’un temps d’adaptation avant de pouvoir à nouveau assimiler normalement la nourriture. C’est pour cette raison que dans les premiers jours qui suivent l’opération, l’alimentation artificielle (par sonde ou par perfusion) est inévitable.
Par la suite, après quelques jours, on pourra progressivement reprendre une alimentation naturelle mais les patients sont suivis par un spécialiste.
Il sera nécessaire de suivre quelques recommandations :
- les repas auront tout intérêt à être à la fois moins copieux et répartis sur l'ensemble de la journée ;
- bien mastiquer les aliments et les mélanger à la salive permet de mieux supporter les repas et de faciliter la digestion ;
- éviter de manger trop froid ou trop chaud est préférable ;
- il est préférable de ne pas consommer d'aliments entraînant des gaz ;
- il vaut mieux éviter de boire pendant les repas mais environ 1,5 litre en dehors ;
- si la digestion des graisses reste difficile, le médecin et le nutritionniste pourront prescrire des triglycérides à chaînes moyennes plus faciles à assimiler ou augmenter la dose des enzymes digestives.
Bon à savoir : la dénutrition est associée à une augmentation de la mortalité globale et du risque de récidive et de progression de ce cancer.
Diabète et infections
Par ailleurs, un diabète fera son apparition suite à une pancréatectomie. Mais un diabète secondaire peut aussi survenir suite à la destruction du tissu glandulaire par la tumeur, mais aussi par la chirurgie ou la radiothérapie.
Un traitement à base d'insuline (prise de comprimés ou injections d'insuline) devra donc être instauré à vie pour réguler le taux de sucre dans le sang.
Enfin, si la rate a été retirée, les risques d'infections seront augmentés puisque cet organe est essentiel au bon fonctionnement du système immunitaire. Il faudra donc prendre ses précautions et éventuellement procéder à quelques vaccinations.
Après le traitement d'un cancer du pancréas
Suivi après une intervention chirurgicale
Une fois le traitement du cancer du pancréas terminé (opération, chimiothérapie et/ou radiothérapie), il reste indispensable de procéder à une surveillance régulière. Un calendrier de suivi est établi pour réaliser un bilan tous les trois à six mois. Cette surveillance permettra de détecter rapidement une éventuelle récidive du cancer du pancréas et mettre rapidement en place, le cas échéant, un nouveau traitement.
En cas de rechute et d'apparition d'un nouveau cancer dans le moignon pancréatique, la meilleure solution est de pratiquer une nouvelle chirurgie. Elle est en effet bien plus efficace qu'une chimiothérapie avec un taux de survie à trois ans de plus de 50 %.
Suivi si l'opération n'est pas possible
Si aucun traitement chirurgical n'a pu être proposé, la fréquence de la surveillance sera adaptée à chaque patient en fonction du type de tumeur, du stade de la maladie, des traitements engagés et de l'état de santé général.
L'objectif principal sera de déceler et d'atténuer les effets indésirables tout en continuant à soulager les symptômes afin d’améliorer le confort du malade.
Suivi psychologique
Le suivi médical peut aussi aider à régler des difficultés d'ordre professionnel, psychologique ou social. Des psycho-oncologues spécialisés sont là pour accompagner les patients et les aider à se réadapter autant que faire se peut à la vie quotidienne.
Approches complémentaires
Par ailleurs, il est possible d'avoir recours à des approches complémentaires en parallèle du traitement médical. On peut par exemple se tourner vers le yoga, la sophrologie, la relaxation, le taï-chi-chuan, le qi gong, etc. Certaines de ces méthodes contribuent à renforcer le système immunitaire et à améliorer le bien-être et la qualité de vie pendant et après le traitement.
Par ailleurs, l'intérêt de l'exercice physique dans le cadre d'un cancer n'est plus à prouver (une pratique de faible niveau est toujours préférable à un état sédentaire). Les bénéfices sont multiples et plus l'activité physique est initiée tôt dans le parcours de soins, plus ses effets seront importants. C’est également vrai si elle est maintenue dans la durée.
Bon à savoir : la brochure « Découvrir de nouveaux horizons : stages de réadaptation » de la Ligue contre le cancer, propose des activités susceptibles de convenir à un grand nombre de personnes.
Aussi dans la rubrique :
Traitements et prévention du cancer du pancréas
Sommaire
- Soigner le cancer du pancréas
- Vivre avec un cancer
- Prévenir le cancer du pancréas